La qualité des lieux à la marge : l’exemple des lieux lisières. - CSTB - Centre Scientifique et Technique du Bâtiment Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2020

La qualité des lieux à la marge : l’exemple des lieux lisières.

Résumé

Parmi les interstices urbains, les lisières urbaines se créent à l’interface des milieux urbains et naturels. Elles constituent un maillage de plus en plus important à mesure que les métropoles s’étendent, dilatant les anciens fronts urbains et mitant les milieux naturels. Dans le cadre de la recherche-projet « Lisières et Paysages urbains » (Interreg France Suisse coord. par E. Bailly – Cstb, A. Finger - Hepia en lien avec Asters), nous avons questionné ces lisières urbaines d’un point de vue pluridisciplinaire pour mieux les définir, en caractériser les dynamiques de composition, le rôle urbain, écologique, social et/ou sensible au sein du Grand Genève et leur prise en compte dans les politiques métropolitaines. La lisière urbaine constitue, selon nous, une forme d’interstice entre les milieux naturels et les lieux aménagés. Selon les champs disciplinaires, elle renvoie à un réservoir de biodiversité, à un vide à aménager ou à une zone tampon. Notre hypothèse est que ces lisières urbaines constituent des liaisons singulières à l’échelle métropolitaine et des lieux et milieux à part entière à l’échelle locale, avec leurs représentations, pratiques et expériences singulières. Elles mettraient en relation différentes entités des territoires habités et naturels, permettant de vivre et ressentir les ambiances des lieux et leurs paysages urbains (Bailly, 2016). Dans cette communication, nous proposons de questionner en quoi ces lisières constituent des trames et des lieux singuliers, notamment en tant qu’expression d’une forme de marge, d’un statut indéterminé, d’une nature spontanée, d’un vécu lié à des pratiques informelles et expériences spécifiques. Elles créent des ressources dans le tissu métropolitain en contrepoint de la ville constituée ou des usages socialement prescrits. Pour aborder ces questions, nous proposons de revenir sur l’approche urbaine, sociologique et sensible de notre recherche. Après une revue de littérature pluridisciplinaire sur la notion de « lisière urbaine », un arpentage collectif a été mené afin de réaliser un transect sur une série de lisières urbaines (Laroche, 2018). Nous avons ensuite mené et croisé plusieurs analyses disciplinaires approfondies d’une trame de lisières transfrontalières. Nous avons initié en parallèle une enquête auprès d’habitants afin de comprendre les enjeux sociaux et subjectifs associés à ces lieux, notamment ceux liés à leur perceptions, représentations et expériences sensibles. L’analyse croisée de ces investigations a permis de préciser les caractéristiques et le sens de ces lisières urbaines. Elles apparaissent comme une ressource clé pour les humains et plus largement le vivant, dont la marginalité, les ambiances sensorielles et le potentiel métaphorique font la qualité. Elles apparaissent pourtant vulnérables aux environnements urbains tant à l’échelle locale que métropolitaine : disparition sous la pression foncière, dilution par leur imperméabilisation, pollutions lumineuses, sonores, voire conflits d’usages.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-03222967 , version 1 (10-05-2021)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03222967 , version 1

Citer

Sylvie Laroche, Emeline Bailly . La qualité des lieux à la marge : l’exemple des lieux lisières.. Espaces à saisir : interstices et communs urbains, Maison des sciences de l'Homme Val-de-Loire, Dec 2020, e-conférence, France. ⟨halshs-03222967⟩

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